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La médiathèque des Capucins

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09
janvier 2017

Le plateau des Capucins et le téléphérique au dessus

Texte: Marie-lise Martins

photographies: Antonio et Tristan Martins

Ce week-end les 7 et 8 janvier 2017, a été inauguré à Brest le nouveau centre culturel et artistique qui abrite la toute nouvelle médiathèque de Brest : la Médiathèque des Capucins. Cette médiathèque accueillera l’exemplaire de l’encyclopédie des migrants.

Un peu d’histoire :

Jusqu’au XVIIe, les Capucins n’étaient qu’une lande, rattachée à Brest en même temps que le quartier de Recouvrance en 1681. En 1695 la construction d’un couvent de moines capucins par Vauban est entamée, il donnera son nom au quartier. Les capucins sont rattachés à l’ordre des Franciscains qui fournissent les aumôniers de la Marine. Lors des épidémies de typhus, de 1757 à 1758, de nombreux malades y seront reçus et soignés

 En 1791, alors que quinze capucins continuaient de résider sur le plateau et que les ordres religieux ont été dissous lors de la Révolution les terrains et bâtiment sont réquisitionnés par la Marine, et le couvent est transformé en caserne, accueillant une école d’apprentis canonniers.

En juillet 1840, le Ministère de la Marine ordonne de construire trois frégates de quatre cent cinquante chevaux chacune. Elles constitueront le fleuron de la flotte française. Le Plateau des Capucins est choisi pour la construction de ces grands navires. Proche des Forges et surplombant le port, le vaste terre-plein se prête parfaitement aux desseins industriels. Les travaux d’aménagement sont lancés en 1841 et s’achèvent en 1845. Entre 1858 et 1864, le site est agrandi. Les trois halles parallèles que nous connaissons sont construites. Longues de cent cinquante mètres et larges de dix, elles abritent des ateliers de fonderie, d’ajustage et de montage. Dans un bâtiment adjacent se trouve la « grosse chaudronnerie ».

Les bâtiments industriels, qui sont aujourd’hui réhabilités, ont été construits entre 1858 et 1864 pour abriter des ateliers de mécanique (fonderie, ajustage, montage) de la Marine Nationale. Le développement de la propulsion nucléaire et le développement des installations militaires de Toulon font chuter l’activité du site, qui est abandonné au cours des années 1990.

Des générations de Brestois et de Finistériens ont découvert aux Capucins les techniques de la construction navale.

La Marine vend le site, qui lui est devenu inutile, à Brest Métropole. Commence alors la dépollution de 12 ha, contenant notamment des munitions oubliées, avant de pouvoir entamer les constructions.

Aujourd’hui les anciens ateliers de mécanique de l’Arsenal sont réhabilités en lui conservant les formes de l’époque (160m de côté, 3 nefs monumentales, 200 baies vitrées), pour abriter la nouvelle médiathèque dite des capucins et tout autour un projet culturel et artistique, dont un grand espace public central qui abrite quelques anciennes machines d’époque des ateliers de mécanique (10 000 m², une des plus grandes halles couvertes d’Europe, sa vocation : l’accueil d’expositions, spectacles , loisirs…). Autour de ce nouvel espace sont construits des logements, le quartier abrite également une Cité Internationale pour l’accueil de chercheurs et doctorants étrangers avec un Centre de Mobilité Internationale, une Maison de l’International ( pour des associations œuvrant dans ce domaine) et des espaces de bureaux et de locaux tertiaires.

la particularité de cette médiathèque: elle intègre en son sein des éléments industriels de l’époque

ici le pont roulant qui servait à manœuvre les lourdes pièces usinées                     

                                                         

 les poteaux métalliques de soutènement et autres axes sur lesquels les luminaires aujourd’hui sont fixés

 

la salle du patrimoine qui abritera l’encyclopédie des migrants

dans une vitrine comme celle-ci

La médiathèque des Capucins est une vraie innovation sur  10 000 m², un équipement de nouvelle génération témoin des deux derniers siècles, du mobilier démesuré, sur 3 niveaux : 120 000 documents en libre accès sur tous supports (livres, cd, dvd, journaux, magazines) des jeux vidéo et de société, des ressources numériques. Le public peut également accéder aux 350 000 documents conservés dans les réserves. Les fonds patrimoniaux les plus anciens (10 000 livres imprimés entre le XVè et le XIX siècle plus 200 manuscrits) sont présentés dans une réserve visible depuis les espaces publics et visitable en groupe. Des présentations du fonds de conservation jeunesse seront proposées. C’est aussi un lieu de rencontres et d’échanges, grâce à un auditorium de 195 places, une salle d’exposition de 175 m², une salle d’animation polyvalente de 50 places, un atelier numérique de 16 places, des postes informatiques équipés des derniers logiciels à jour pour travailler l’image et le son, une multitude de choix pour les amateurs de jeux vidéos, des salles d’accueil de groupes, un café proposant une offre de restauration légère. Au rez de chaussée tout un espace dédié à la jeunesse avec un petit salon feutré pour les lectures, un toboggan….

Enfin ! Brest dispose d’un outil digne de ses ambitions